ORIGINE D’UN NOM DE FAMILLE FORT CURIEUX
Un patronyme singulier 
Un  marqueur identitaire fiable    

Pour étudier les familles Porcelet/Pourcelot dans l’histoire de Besançon - depuis le Moyen Âge jusqu’au XIXe siècle - adoptons la conception de l’historien Jean TULARD: « l’Histoire se présente comme une collection de destins ». Nous avons retenu plusieurs personnages et notables - quand leur destin a été jugé digne d’intérêt pour la Cité de Besançon - en nous appuyant sur ce qu’il est convenu d’appeler la singularité de leur patronyme. 
Porcelet/Pourcelot est construit de toute évidence à partir du cognomen-sobriquet « porcelet » et la référence au porc en ce domaine apparaît comme peu commune, tant les évocations peuvent en être triviales voire péjoratives. Cependant ce patronyme naît très tôt dans l’histoire de l’Occident chrétien avec une illustre famille provençale « les PORCELET d’Arles » (1) ; cet apparent paradoxe s’explique par la richesse des symboles intervenant dans la constitution des noms nobles au Moyen Âge, en l’occurrence la fécondité de la truie et la noblesse de la chasse au sanglier. 
Avec la référence au sanglier, la singularité du patronyme est également d’ordre étymologique : « sanglier » étant l’altération de « singulier » qui voulait insister sur le caractère « solitaire » du porc sauvage ou sanglier (2).
Le patronyme PORCELET/POURCELOT par sa singularité possède la caractéristique de marqueur identitaire fiable : qualité appréciée des généalogistes.

Un patronyme présent à Besançon dès le XIIIe siècle.

En Bourgogne les patronymes ne sont « fixés » qu’au XVIe siècle 3 ; antérieurement seuls les notables et les nobles sont identifiés par leur nom : c’est le cas pour la famille Porcelet qui est présente à Besançon dès le XIIIe siècle et dont les membres occupent des charges importantes dans la cité.
Donnons quelques preuves érudites : 

1 - À partir des archives de la Cité de Besançon, Jean CARVALHO 4mentionne plusieurs générations de PORCELET membres du Magistrat bisontin.5 Les travaux du Dr Jean-Marie Thiébaud 6 fournissent des précisions quant à leurs alliances et filiations. Ces cogouverneurs sont élus dans les bannières de St-Pierre ou Charmont . Nous connaissons en particulier : Hugues (ou Ugo PORCELETI) vers 1290 ; un premier Jean (ou Jehan) PORCELET anobli par l’Empereur en 1313 ; un autre Jean Porcelet/Pourcelot, sept fois cogouverneur dans les années 1350 et un dernier Jean, orthographié POURCELOT gouverneur au début du XVe siècle.
2 - FIÉTIER dans « la Cité de Besançon » mentionne deux importants notables de l’oligarchie bisontine prénommés Gui (ou Guillaume). L’un et l’autre sont « Chambrier du Seigneur-archevêque » 7; le premier dans les années 1330 et le second autour de 1360.
3 - Claude FOHLEN 8 dans « Histoire de Besançon » indique : « les PORCELET sont constamment au Magistrat pendant cent cinquante ans ».
4 - le « Nobiliaire de Franche-Comté » du généalogiste Roger de LURION cite la famille PORCELET et précise en même temps les alliances matrimoniales. Il est écrit en particulier : 

« PORCELET : dès le XIIIe siècle cette famille était connue parmi les riches maisons patriciennes de Besançon ; elle remonte à René PORCELET qui épousa Huguette BENEDICTI ».9

5 - Edouard CLERC dans « Essai sur l’histoire de la Franche-Comté » parle « des opulents POURCELET dont le Duc de Bourgogne, lui-même, implorait le secours ».
6 - L’historien bourguignon Charles THURIET 10 écrit : « La Maison de PORCELET fut très puissante dans l’ancien Royaume de Bourgogne. Cette illustre famille s’est répandue dans plusieurs provinces de cet ancien royaume et particulièrement à Besançon ».

Le nom Porcelet/Pourcelot est reconnu comme étant celui de notables exerçant d’importantes fonctions à Besançon à la fin du Moyen Âge. L’orthographe - réputée “flottante” en cette époque - explique les variantes graphiques PORCELET, PORCELOT, POURCELET, POURCELOIZ, POURCELOT etc.
La référence au porc dans le nom de cette famille ne saurait être péjorative car l’anthroponymie rappelle que les lignages influents au Moyen Âge choisissaient et transmettaient leur nom en toute liberté. Dans le cas des noms de notables qualifiés de “nobles”, toute évocation jugée malsonnante a été éliminée durant la phase de maturation des patronymes. Pour les PORCELET, la référence au porc doit être perçue comme valorisante !

Les ancêtres des « Porcelet de Besançon » appartiennent au monde méditerranéen

LA Chesnaye-Desbois  et Charles Thuriet - entre autres spécialistes - affirment la présence des PORCELET « dans l’Ancien Royaume de Bourgogne, de toute Antiquité » et plus précisément en Provence dès avant l’an mil.
Le généalogiste GOURDON de Genouillac a démontré qu’il convenait de rattacher les Porcelet de Besançon, à l’illustre famille provençale « Porcelet d’Arles », dite encore « Porcelet de Maillane » du nom d’un de leurs fiefs en Camargue.11
La Maison des Porcelet d’Arles a été fondée par un noble Castillan Diego-Rodriguez 12 qui vient, dans les années 900, guerroyer dans la région du Freinet du Var contre les Sarrazins, solidement installés dans le massif montagneux dit « des Maures ». Il s’agit pour le monde chrétien de répondre à l’appel angoissé du Pape confronté à un Islam de plus en plus conquérant… 
Ce sont des qualités de bravoure, vaillance et pugnacité qui valent au valeureux combattant le surnom-sobriquet « Le Porcellos » en référence à la belle réputation du noble animal de vénerie qu’est le sanglier (porcellos en franco-provençal).13
Le cognomen de Diego-Rodriguez Le PORCELLOS se transmet à ses enfants et bientôt sera fondée la «Maison des PORCELLETS » présente dans la mouvance du Comte de Provence, Guillaume le Libérateur. Cette famille possédera un fief urbain 14 important en Arles alors capitale et primatiale des Gaules.15
La famille Porcelet va conquérir ensuite toute la Camargue puis la basse vallée du Rhône et s’illustrer du XIe siècle au XVe siècle dans toute la Provence,16 dans l’Avignon des Papes et même dans le puissant Royaume de Sicile et Naples au temps des Rois Angevins.17 Le patronyme connaîtra alors une grande renommée notamment avec le Chambellan Guillaume III Porcelet, lors des dramatiques « Vêpres siciliennes » à Palerme en 1282.18 
Plus près de nous, la branche lorraine des Porcelet pérennisera le patronyme avec la fondation de la ville de « Porcelette » par le Comte-êvêque de Toul Jean de Porcelet en 1610.19

La famille PORCELET arrive à Besançon avec les Grands Marchands issus des Croisades

Les Porcelet de Provence participent très tôt à la grande épopée des Croisades (XIIe-XIIIe siècles) notamment avec Bertran Porcelet d’Arles qui se croise en 1091 sous la bannière de Rainaud de Saint-Gilles et de Toulouse, chef de la nation provençale.20 La Maison d’Arles va faire souche pendant deux siècles au Levant sous le nom de « Porcelet de Syrie » dite encore « Porcelet de Terre-Sainte ».21
La famille sera très présente dans l’Ordre de Chevalerie de Saint-Jean de Jérusalem  (Hospitaliers)22 et intégrera le puissant et efficace réseau des « grandes familles marchandes » du monde méditerranéen.
On note que ces Porcelet (ou PORCELLI) ont des comptoirs dans la péninsule italienne (Pise et Asti) où ils sont souvent associés aux banquiers RUSTICELLI (Pise) et aux RAPONDI (Venise, Lucques, Gênes).(24)
C’est dans les années 1240 que les “manieurs d’argent cisalpins” Porcelet - passant les Alpes - s’installent à Besançon où ils ouvrent un comptoir bien intégré au formidable système des foires de Champagne ; ils apparaissent dans les registres des métiers en tant que marchands-drapiers sous le nom PORCELETI.
On peut illustrer la flatteuse origine des PORCELET de Besançon à partir de l’héraldique et de la sigillographie 23 ; leurs armoiries vont reprendre au XIVe siècle le thème du puissant « mythe des origines des PORCELET d’Arles », tel qu’il est rapporté par NOSTRADAMUS dans les légendes de Provence.(26)
Jean GAUTHIER dans l’«Armorial de Franche-Comté » relève, à partir d’inscriptions sur des dalles funéraires armoriées du XIVe siècle, que les PORCELET de Besançon portent : 

« D’azur au sautoir (27) engrêlé d’or accompagné de quatre porcelets d’argent ».

La référence au porc (sauvage ou non) a été proclamée précocement et fièrement par l’ensemble des lignages PORCELET ;24 l’écu armorié représenté ci-dessous en est le témoignage.


LES PORCELET/POURCELOT ET LE BESANÇON MÉDIÉVAL


   Les premières grandes figures rencontrées à Besançon au Moyen Âge portant le patronyme singulier sont des banquiers liés aux « manieurs d’argent de la riche péninsule italienne » (FOHLEN). La fortune des PORCELET (ou PORCELETI) est considérable (29) et s’appuie sur le drap mais également sur le sel.(30) 
La situation sociale de ces « grands marchands » est nettement supérieure à celle des « lombards » proprement dits, car ils sont arrivés avant eux à Besançon (31) et peuvent faire valoir les origines aristocratiques évoquées précédemment. Cela se traduira par une intégration rapide dans l’oligarchie bourgeoise qui gouverne, de fait, la Cité impériale ainsi que par la conclusion d’alliances matrimoniales dans l’aristocratie bisontine.(32)
Les activités de la famille PORCELET/POURCELOT se développent pendant quelque deux cents ans (1250-1450) à Besançon, ville dotée d’un statut politique original et faisant partie, avec le Comté de Bourgogne qui l’entoure, du « Saint-Empire Romain-Germanique »(33). Le particularisme politique de Besançon (ville impériale libre)(34) et sa situation en terre d’Empire - aux marges des mondes français, italo-provençal et allemand - exacerberont souvent les rivalités et les conflits qui sont, alors, le lot de toute féodalité urbaine. 
Constatons que l’élitiste famille PORCELET/POURCELOT est totalement impliquée dans ce type de société.

Les PORCELET et le gouvernement ecclésiastique de la Cité-état de Besançon

Le Seigneur-archevêque cumule des fonctions religieuses et laïques (35) (il a droit de justice et bat monnaie…). L’Église métropolitaine de Besançon (36) recouvre à peu près les limites du Comté de Bourgogne et son titulaire est Prince d’Empire. À ce titre le prélat dispose d’une Maison princière et les neuf Grands-Officiers sont en quelque sorte ses ministres. Les finances constituent le domaine du « Chambrier » et cette importante charge deviendra héréditaire au cours du XIIIe siècle, comme celles des autres Grands-Officiers.25 On considère qu’elle est entrée dans la famille PORCELET en 1332 avec Gui (ou Guillaume) fils d’Hugues PORCELET. Quelques années plus tard, sous l’épiscopat d’Aymon de Villersexel (vers 1365), les actes de la Chambre épiscopale sont encore contresignés par : « Guidone PORCELETI camerarius » ; ce qui correspond à un second Guillaume de la famille PORCELET.
Il existe encore aujourd’hui à Besançon une pittoresque « Rue du Chambrier » qui débouche sur le parvis St-Jean et témoigne de l’importance de cette charge au Moyen Âge ; le Chambrier occupait d’ailleurs un hôtel de fonction dans le quartier capitulaire et disposait de revenus substantiels provenant d’un impôt levé sur le flottage du bois sur le Doubs !
À ce moment de la féodalité toute puissante, nous remarquons que le Seigneur-archevêque de Besançon a deux suzerains : le Pape de Rome et l’Empereur germanique ; la fin du Moyen Âge voit l’affrontement entre ces deux puissances tutélaires et leur opposition est fréquemment violente dans les villes du Saint-Empire notamment en Italie (Guelfes et Gibelins)26. À Besançon les élites économiques, sociales et politiques - dont font partie les PORCELET/POURCELOT - sont impliquées dans ce drame commun à tout l’Occident chrétien.(39)

La famille PORCELET et l’ « Oligarchie Communale » de Besançon à la fin du Moyen Âge  

La médiéviste Catherine VINCENT (40) décrit la société de l’époque telle qu’on peut la connaître à Besançon au temps des marchands-banquiers PORCELET : « on constate une rivalité politique et économique entre, d’une part les métiers aisés qui s’appuient sur les vrais pauvres et, d’autre part les drapiers-marchands dont les puissantes familles, alliées entre elles, verrouillent tous les pouvoirs institutionnel, financier et économique dans la Cité ». On parle, à propos de ce réseau de puissantes familles quelque peu endogames, d’une oligarchie municipale. Pendant deux cents ans les PORCELET en font partie avec les VARIN, MICHEL, St-QUENTIN, BENOIT, BONVALOT etc… L’oligarchie à Besançon, comme dans les autres villes de l’Occident chrétien, détient le pouvoir économique et très tôt ces riches bourgeois veulent participer davantage au gouvernement de la Cité-état en contestant les pouvoirs jugés exorbitants des seigneurs en place.
Dès la seconde moitié du XIIIe siècle, éclate à Besançon le « Mouvement Communal » dirigé essentiellement contre le Seigneur-archevêque.27 La famille PORCELET sera très présente dans ce mouvement qui verra le triomphe des marchands-drapiers et changeurs, à travers la Charte de 1290 obtenue de l’Empereur Rodolphe 1er de Habsbourg. Ce document définit les nouvelles institutions de la ville : Conseil prud’homal, Bannières et Magistrat, Conseil des gouverneurs ; il octroie de nombreux privilèges économiques et fiscaux aux grands marchands tout en rognant certains de ses pouvoirs à l’archevêque.
Dans le Besançon médiéval, le patronyme singulier va être porté, entre 1250 et 1450 par des chambriers, des cogouverneurs(42), des banquiers et marchands influents ; l’activité financière de ces notables débordera largement la cité et s’étendra dans la Montagne, notamment dans ce que l’on peut appeler les fiefs MONTFAUCON.(43) Les « opulents PORCELET », selon la formule d’Edouard CLERC, auront des comptoirs dans tout le Comté de Bourgogne, en Suisse, en Alsace et en Lorraine.(44)

Quelques  « grands destins PORCELET/POURCELOT» à Besançon à la fin du Moyen Âge  

Ugo PORCELETI alias Hugues LE PORCELET

Ce Chef-communier est considéré vers la fin du XIIIe siècle comme le “leader” du Mouvement Communal. Il est le fils de Rainaud PORCELETI (René LE PORCELET) qui a épousé Huguette BENEDICTI  appartenant à une riche famille comtoise.(45)

- Huguette est la sœur de Pierre BENOIT, prud’homme en 1249. Pierre BENOIT aura pour fils Gui BENOIT, prud’homme en 1294 en même temps qu’Hugues PORCELET.

Hugues LE (46) PORCELET est marié à Henriette de LA LUE qui teste en 1319. Certains généalogistes signalent qu’il marie deux de ses enfants dans la puissante famille LA TOUR :

- Son fils Jean, futur cogouverneur, épouse Alix de LA TOUR. Sa fille Odette épouse Jean de LA TOUR (futur cogouverneur lui-aussi).

Ces quelques précisions prouvent l’intégration des PORCELET dans l’oligarchie municipale qui se perpétue à travers les alliances matrimoniales. Roger de LURION mentionne encore pour les alliances les SAINT QUENTIN, de CHOYE, de VAITES, MONTFERRAND ou BONVALOT.(47)
L’implication précoce de la famille PORCELET dans le gouvernement de la Cité lui vaudra l’anoblissement dès 1313 avec Jean Ier PORCELET cogouverneur.(48) 
Ugo PORCELETI est également cité comme “changeur” et participe, avec le Lombard GANDULPHE, à des prêts importants consentis aux puissants CHALON.

Dans la descendance d’Hugues sont cités plusieurs banquiers importants dont les chambriers Guillaume (cf. supra) et l’important “manieur d’argent” Jean II au mitan du XIVe siècle ; celui-ci sera d’ailleurs élu sept fois cogouverneur de Besançon entre 1320 et 1346. Jean II PORCELET intervient, par exemple, dans un prêt colossal de soixante mille florins consenti par les Communiers à Jean II de CHALON-ARLAY « pour soutenir sa politique » (49) et, à l’occasion de cette transaction, il prend en nantissement le château de Montmahoux situé sur « la route du sel » ; il a alors pour associé le banquier bisontin BONVALOT.(50)

C’est dans le domaine politique et la “gouvernance” de la Cité impériale à la fin du XIIIe siècle qu’Ugo PORCELETI marque son époque. Remarqué à la tête du Mouvement Communal dès 1270 il est Conseiller prud’homal en 1280. Cogouverneur dans le premier Conseil des gouverneurs issu de la Charte de 1290, il le sera encore en 1312.(51)

- « L’hôtel PORCELET » au centre de la Cité bisontine.

Ce bel édifice construit dans la seconde moitié du XIIIe siècle veut témoigner de la puissance politique et financière du clan et se dresse encore aujourd’hui, 8 rue Pasteur (52) (voir plaque mémorielle à gauche du porche).

L’hôtel a la réputation d’avoir été le premier de cette importance édifié en pierre ! Il était dans le quartier des affaires : rue des Chambrettes où se concentraient les officines des changeurs après qu’on les ait connues sur le Pont Battant.(53)
L’hôtel abritait une chapelle privée (54) où selon CASTAN et GAUTHIER ont été retrouvées des tombes armoriées de la famille éponyme ; il est pleinement inscrit dans l’histoire de Besançon car considéré comme son premier Hôtel de ville. Le chef Communier Hugues LE PORCELET a effectivement abrité dès 1290 le nouveau Magistrat bisontin - créé par la charte de l’Empereur Rodolphe - dans une aile de son hôtel avant que les conseillers puissent emménager un peu plus loin, à l’angle de la Rue du Bourg, en 1295. Le prestige de l’édifice est lié également au fait qu’il serait entré au XVIe siècle dans le patrimoine des CHIFFLET. On dit en particulier que l’érudit et jurisconsulte Jean-Jacques CHIFFLET aurait rédigé dans ses murs le fameux « Vesontio », ouvrage de référence sur Besançon, publié à Lyon en 1618.

Jehan III PORCELET alias Jean LE PORCELOT ou Jean POURCELOT (55)

À la fin du XIVe - début XVe siècle, ce notable, chevalier-anobli, joue un rôle important, pour Besançon, auprès du Duc-Comte de Bourgogne Jean Sans Peur ; il est si représentatif de la cité bisontine qu’il est dénommé « Jean LE PORCELOT de Besançon » (56) (57) en tant que chevalier accompagnant en 1396 le Comte de Nevers (futur Duc Jean Sans Peur) dans l’éprouvante croisade bourguignonne de Nicopolis.(58)

C’est sa réputation de solvabilité auprès des Ottomans, associée à ses bonnes relations avec les grands banquiers italiens RAPONDI, qui permit à Jean POURCELOT de sauver sa tête après la sévère défaite de Nicopolis et de rentrer deux ans plus tard à Besançon où il va intégrer le Magistrat communal. À partir de 1401 Jean est élu quatre fois cogouverneur et le Magistrat bisontin mettra à profit ses talents de diplomate en l’envoyant à Paris négocier à la Cour du roi de France Charles VI.28

Les talents militaires du chevalier Jean (60) sont cités dans la littérature quand Jean Sans Peur, dès 1402, le place à la tête de ses troupes d’élite pour attaquer le château de Montréal (Ht Bugey) tenu par un féal du Duc de Savoie. Il est présent également à l’occasion du long siège de la maison-forte de Vellexon (Vallée de la Saône) durant l’hiver 1409-1410. Jean Sans Peur devant faire appel à ses alliés, les Communiers de Besançon, il est rapporté que le Magistrat lui envoie une armée de secours sous les ordres de Jean POURCELOT.29 (62) Le riche financier sera très proche de la puissante Cour de Bourgogne et le Duc Jean Sans Peur pour le récompenser lui cédera le château de Thoraize situé dans une boucle du Doubs, en aval de Besançon.
Le personnage permet aussi de lever toute ambiguïté onomastique puisque les variantes concernant l’orthographe de son patronyme avalisent le passage de PORCELETI à PORCELOT puis POURCELOT.(63) On sait que l’article-particule « LE » doit être considéré comme une « coquetterie lignagère » voulant rappeler la flatteuse filiation avec « LES » PORCELET d’Arles (cf. supra). 
L’anthroponymie précise qu’au XIVe siècle, après l’abandon du latin, l’orthographe des noms de famille s’est voulue une transcription plus ou moins fidèle du « parler local ».(64)
Pour les linguistes bourguignons, tels GRAMMONT ou l’abbé RABIET l’adoption de « OT » à la place de « ET » a valeur d’un « diminutif charmant » qui se maintient par pédantisme dans le nom des familles les plus influentes (alors qu’il y aura régression pour les noms usuels dès le XVIIe siècle sous l’influence des Académies). 
La transformation de « POR » en « POUR » intervient plus tard en vertu d’une loi de linguistique dite « du moindre effort » (65) : l’orthographe du patronyme singulier ne sera définitive dans les écrits concernant Passonfontaine (Doubs) qu’au cours du XVIIe siècle.30
De fait, la plupart des historiens et érudits modernes écrivent très tôt « POURCELOT » pour les filiations des PORCELET de Besançon. Cela est patent avec le gouverneur Jean III « POURCELOT » dans les années 1400-1404 (67) mais c’est déjà le cas pour Jean II en 1342.31 Notons encore que CASTAN écrit « POURCELOT » quand il cite le testament d’Henriette de LA  LUE (épouse d’Ugo PORCELETI) daté du début du XIVe siècle (1319).(69)

Jacques POURCELOT d’Orsans, seigneur de Savoyeux (70)

Il est admis que vers 1450 une branche (aînée ?) des PORCELET/POURCELOT « s’éteint à Besançon dans les LA TOUR-St-QUENTIN » selon la formule consacrée (71). Dans le même temps, la littérature mentionne la présence de plusieurs notables, militaires, financiers ou lettrés dans l’entourage de puissants feudataires bourguignons ou lorrains32.
Jacques POURCELOT d’Orsans « Officier de finances » des Ducs Valois de Bourgogne est l’archétype de ces personnages. Au service du Comte de Charolais (futur Charles le Téméraire) il est « Trésorier des guerres » lors de la bataille de Montlhéry (1465) qui voit le succès des Bourguignons sur les troupes du Roi de France Louis XI. Les compétences de Jacques POURCELOT le conduiront à la Chambre des Comptes de Lille (1471) puis il sera nommé par le Duc Charles, Conseiller à la Cour de Malines en 1473.
Jacques POURCELOT d’Orsans illustre bien la migration du patronyme singulier, depuis Besançon, vers d’autres régions politiquement ou géographiquement proches de la Bourgogne. Cette migration a lieu au cours du XVe siècle et se manifeste à travers des notables appartenant à des branches familiales liées aux POURCELOT de Besançon. La pérennisation du patronyme a pu se faire par des liens de sang 33 ou par des adoptions de type clanique ou clientéliste, selon les coutumes héritées de la société romaine.(74)
Parmi ces familles figurent les POURCELOT de Belleherbe, officiers seigneuriaux puis banneliers des Sires de Cicon, dès la fin du XVe siècle. 34 Ils feront souche à Passonfontaine (Montagne du Doubs) où le nom est attesté dans les minutes des notaires depuis 1481 jusqu’à nos jours.(76))
Ce sont les descendants des POURCELOT de Belleherbe qui vont intervenir dans l’histoire de Besançon à partir du XVIIe siècle.


LES POURCELOT DE PASSONFONTAINE À BESANÇON DU XVIIe AU XIXe SIECLE.


Les POURCELOT s’épanouissent à partir du XVIe siècle dans le cadre de l’avouerie de Passonfontaine et certains d’entre eux feront partie des « Bons personnages » au temps de la « Franche-Comté espagnole ». Ils maintiennent à Passonfontaine (Doubs) leur titre héréditaire « Bannelier de Cicon » pendant deux cents ans ; le dernier bannelier de Cicon connu étant Claude POURCELOT de Passonfontaine, qui teste en 1689. Celui-ci est à l’origine d’une dynastie d’avocats en Parlement présents à Besançon quand cette cité - devenue capitale de la Franche-Comté avec le Rattachement à la France de 1679 - abrite à nouveau et définitivement le Parlement fixé précédemment à Dole.

Jean-Baptiste POURCELOT (1675-1749), avocat à Passonfontaine.

Ce personnage intégrera la Compagnie des avocats en Parlement exerçant à Besançon.
Jean-Baptiste fait partie de ce qu’on nomme « les Gens du roi » à savoir quelque 
112 avocats et 19 procureurs à côté de la Cour proprement dite constituée par les magistrats des quatre chambres et les 52 conseillers.35 
Maurice GRESSET 36 précise qu’à cette époque le monde parlementaire à Besançon compte environ cinq cents personnes s’étageant sur trois niveaux. En commençant par les « riches praticiens et petits juristes dépourvus de diplôme et d’office », on situe au milieu les avocats et officiers moyens qui sont tous titulaires d’une licence en droit : c’est le cas de Jean-Baptiste.(79)
En 1701, l’avocat Jean-Baptiste POURCELOT fait enregistrer à Besançon le blason familial auprès de l’administration de Louis XIV ; les POURCELOT portent : 

« D’argent à un sanglier passant de sable sur une table de sinople ».(80)

Le Brevet des armoiries sous la cote n° 577 est paraphé du Comte d’HOZIER dans le Registre pour la Bourgogne tenu à Besançon (81).

Pierre-Gaétan POURCELOT (1677-1751), avocat en Parlement

Frère et héritier du précédent il accède à Besançon à une position sociale remarquable. Il épouse Marie-Charlotte-Colombe DE VILLERS, d’une ancienne famille de « robins » de Vauclusotte (vallée du Dessoubre). C’est dans ce bourg que s’installe la descendance de Pierre-Gaëtan qui fera élever une originale « chapelle funéraire des POURCELOT » à proximité de l’église communautaire.

Les enfants de Pierre-Gaëtan POURCELOT nouent des alliances flatteuses dans les familles d’officiers présentes alors à Besançon, qui est devenue une importante ville de garnison depuis le Rattachement.(82)

- Son fils Louis-Charles épouse à la Citadelle, Jeanne-Fançoise fille de Messire DENIS, aide-Major de la place. Une petite-fille : Adélaïde POURCELOT épouse Louis-Joseph LEPICARD D’ASCOURT, commandant du Fort griffon. Un petit-fils : Pierre-Philippe épouse Jeanne-Huguette de CORDUAN, fille d’un officier de Dragons au régiment de Condé.

Les POURCELOT habitent alors une belle demeure, Grande rue à Besançon (actuellement au 104), face à l’église St Maurice où un banc leur est d’ailleurs réservé. (83) Acquis par Pierre-Gaëtan qui lui donne son nom, l’hôtel ne restera dans la famille qu’une soixantaine d’années et sera vendu par son fils Louis-Charles ; l’acte notarié concernant cette cession livre quelques informations.

- L’hôtel POURCELOT de la Grande rue est assez prestigieux : il est cédé à la veille de la Révolution à l’une des plus grosses fortunes de Franche-Comté, la Comtesse de LA BAUME-MONTREVEL, Marquise de Lignéville pour l’importante somme de trente six mille livres..(84) L’édifice est en façade sur rue, avec cour et jardin et c’est dans ses dépendances que Jeanne-Marguerite de LA BAUME va faire élever un bel hôtel qui entrera au XXe siècle dans le patrimoine de la famille de THUY.

Notons que la vente POURCELOT - LA BAUME connaîtra en cette époque tourmentée quelques vicissitudes ; les questions de Droit s’y rapportant font l’objet d’une jurisprudence à intérêt pédagogique répertoriée dans les « Arrêts de la Cour de Cassation ». Le style obséquieux de l’acte de vente - commis par un notaire bisontin – peut aussi être considéré comme un reflet fidèle des déplorables “distances sociales” caractérisant l’Ancien régime finissant !

Cette vente intéresse également les généalogistes : Jeanne-Marguerite de LA BAUME est descendante et héritière de Jacques-Nicolas de LA BAUME, gouverneur de Dole au XVIIe 38 siècle, lequel épousa en 1640, Marie de PORCELET de Maillane, dernière représentante d’un lignage PORCELET d’Arles, installé en Lorraine depuis la fin du XVIe siècle. Le patronyme singulier semble, de ce fait, curieusement présent dans l’ascendance des deux parties à la vente, à savoir l’avocat en Parlement POURCELOT et la Comtesse de LA BAUME (86), héritière des PORCELET lorrains.

Louis-Charles-Bonaventure POURCELOT (1725-1795), député de bailliage.

Cet avocat en Parlement, fils du précédent, est présent à Besançon pendant la période pré-révolutionnaire, quand le Parlement est considéré comme très conservateur, voire réactionnaire.(87)

En 1787, la grande affaire est l’élection des membres des États qui doivent être convoqués à Paris (Maupeou, Necker) et les hommes de loi - notaires et avocats - collaborent activement à la rédaction des cahiers de doléances.
Louis-Charles-Bonaventure s’investit dans la Franche-montagne et notamment à Vauclusotte (Doubs) (88) (89) dont il sera le député pour le sous-bailliage de BAUME ; il en est de même pour d’autres membres de la famille à Vauchamps, St-Hippolyte ou Passonfontaine …
L’avocat en Parlement L.C.B. POURCELOT après avoir vendu en 1776 sa demeure de la Grande rue à Besançon - où sont nés ses sept enfants - cède le domaine ancestral de Chantereine (90) à Passonfontaine et vient s’installer dans une propriété qu’il tient de sa mère à Vauclusotte.

- Ce qui deviendra, dans la vallée du Dessoubre la « Maison POURCELOT » a été rénovée, précise t’on, « dans un goût classique très sûr » par les soins de Pierre-Adrien PÂRIS, architecte à la Cour de Versailles.(91) La référence, en ces lieux, à la prestigieuse Cour du roi s’explique par le fait que l’épouse de Louis-Charles-Bonaventure, née DENIS, appartient à une célèbre lignée de « Fontainiers du Roi » titulaire de l’Office à Versailles. De plus sa fille Charlotte-Françoise a épousé l’«Officier garde-vaisselle du Roi » Joseph-Alexandre-Marie LEMOINE.(92)

Tout cela ne suggère-t-il pas que « l’esprit des Lumières » a peut-être soufflé jusqu’en ces confins de France, certes éloignés de Paris mais si proches de la Suisse et de Genève ?39

Marcel-Claude-Joseph POURCELOT (1759-1829), un homme de la Révolution

Né à Besançon, fils de Louis-Charles-Bonaventure, son parcours est représentatif de la tourmente révolutionnaire. Avocat, il est très tôt le secrétaire du Comte de Scey, chef de ce qui deviendra plus tard à Besançon le “parti royaliste”; élu Procureur-syndic de St-Hippolyte en 1790, Marcel devient très vite la cible des “Comités”.(94)
Il participera activement avec son frère Philippe, médecin et Jean-François POURCELOT, député de Vauchamps (Montagne du Doubs) à un important mouvement contre-révolutionnaire (95) emmené, notamment, par les frères EMONIN. L’avocat Marcel et le médecin Philippe seront des cent cinquante “ci-devants” arrêtés et incarcérés à Besançon le 20/04/1793, sur ordre du Comité robespierriste local. Ils ne feront pas partie, heureusement, des vingt et un condamnés à mort par le Tribunal Révolutionnaire de Besançon présidé par NODIER ; l’ex Procureur-syndic de St-Hippolyte et son frère sont dirigés vers Paris. Ils sont incarcérés à la Conciergerie, le 25/09/1793, mais ils échapperont de justesse à la guillotine, à la faveur du mouvement de Thermidor entraînant la chute de ROBESPIERRE et la fin de la Terreur.(96)
Le rescapé de la guillotine, Marcel, retrouvera rapidement sa place parmi le personnel judiciaire de la nouvelle Cour Impériale siégeant à Besançon.(97)
L’habileté de Marcel POURCELOT - jugée parfois sévèrement par ses adversaires - lui permettra d’être, en cette époque troublée, un personnage incontournable de la vie politique et administrative de Besançon. Il intègre le Corps préfectoral, le 3 mai 1814.(98) Il sera l’un des trois Conseillers de Préfecture dirigeant le Département du Doubs sous l’autorité de son ancien “mentor”, le Comte de Scey-Montbéliard, nouveau préfet. Claude FOHLEN mentionne son rôle pour contrôler la grave crise des subsistances qui sévit à Besançon en 1816 et 1817.(99)

Marcel POURCELOT participe à la réorganisation de la Garde Nationale de la IIIe région dont il est nommé adjudant-Major (100) avant d’être promu capitaine de la Légion. Membre de l’assemblée départementale, il a le soutien de la Franc-maçonnerie dont il est un dignitaire. Chevalier de la Légion d’honneur il fera partie de l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Besançon. 
Il termine sa carrière comme sous-préfet de Gex (Ain) où il mettra en application les principes du « conservatisme éclairé » propre à la Restauration et parviendra ainsi à contenir l’irrédentisme genevois dans le Pays de Gex.(101)

Les POURCELOT, de Vauclusotte à Besançon, au XIXe siècle.

Leur rôle politique, à cette époque, s’exerce essentiellement à travers leur présence au Conseil Général du Doubs qui administre le département avec le préfet et siège à Besançon, chef-lieu.

Le médecin Philippe-Pierre-François (1764-1836) rescapé de la Conciergerie (102) est nommé dès 1795 Conseiller Général Inamovible du Doubs par le Directoire (103); il sera chevalier de l’Ordre de la Légion d’Honneur. Sa nomination traduit cet esprit du “juste milieu” qui se veut synthèse des acquits de la Révolution et des “droits naturels”.

- Pierre-Charles POURCELOT (1792-1860), fils du précédent et médecin également sera Juge de paix et élu Conseiller Général du Doubs, pour le canton de Maîche (1834).

- Félicie POURCELOT, fille du précédent, épousera le médecin Charles BORNE (1830-1913). D’abord dépositaire de l’héritage politique de sa belle-famille, les POURCELOT de Vauclusotte, celui-ci sera élu Conseiller Général de Maîche ; il sera ensuite Député du Doubs et enfin Sénateur sous la IIIe République.40

Le parlementaire Charles BORNE intervînt avec vigueur dans l’application des lois de laïcité (Jules FERRY et Émile COMBES) dans le Haut-Doubs. Son libéralisme, teinté d’anticléricalisme, l’éloigne, certes, des anciennes traditions conservatrices et catholiques des POURCELOT (105) mais témoigne des nécessaires adaptations propres à toute société humaine. 

Notons encore que le Dr Pierre-Charles, Conseiller Général, aura un fils médecin : le Dr Charles POURCELOT (1824-1871) qui exercera la médecine à Besançon jusqu’à son décès. Parmi les trois enfants de celui-ci, tous nés à Besançon, nous pouvons citer un fils médecin, Charles-Félix (1859-1909) qui exercera en Franche-Comté : d’abord à Rosey (Haute-Saône) puis à Grandvillars (Territoire de Belfort).


CONCLUSIONS

Les « destins » de ces quelques intéressantes figures de la Comté, identifiées d’une façon fiable par leur patronyme si singulier « PORCELET/POURCELOT », constituent une approche originale de l’Histoire de Besançon.

Chronologiquement la présence à Besançon du patronyme comtois POURCELOT – dérivé de PORCELET – concerne trois grandes périodes. 
Nous avons d’abord des cogouverneurs, chambriers, banquiers et notables qui illustrent trois siècles correspondant à la fin du Moyen Âge.
Ensuite viendra une “dynastie d’avocats” qui représente la fin de l’Ancien Régime, la Révolution et l’Empire puis la Restauration. 
Après ces hommes de loi, ont été retenues plusieurs générations de médecins ayant, à l’époque moderne, influencé la vie socio-politique bisontine.

La pérennisation du patronyme singulier à Besançon apparaît aussi comme une leçon d’humilité renvoyant à la pertinente remarque de l’historienne Simone BERTIERE : 


« Chaque individu n’est qu’un maillon de la chaîne des générations ».


Dr. Alain POURCELOT.




« Une famille de la Noblesse provençale au Moyen Age : les PORCELET »,  Martin AURELL, Aubanel 1986.
Dans la classification zoologique de LINNÉ (XVIIIe s) le porc sauvage, dit sanglier, est dénommé Porcus singularis.
« Les noms de famille », Albert DAUZAT, Ed. Hachette, Paris.  
« Dictionnaire des gouverneurs de Besançon », Jean CARVALHO, B.M. Besançon et A D.D.
Institution tenant lieu au Moyen Age de gouvernement de la Cité. 
« Les cogouverneurs de la cité impériale de Besançon », Jean-Marie THIEBAUD, C.E.G.F.C., 1996. Dans d’autres régions on retient le terme de « Chambellan ».
Dans d’autres régions on retient le terme de « Chambellan ».
« Histoire de Besançon », C. FOHLEN, Tome I, N.LF Paris, 1964.
Cf. Alain POURCELOT « Un  patronyme singulier au Royaume de Bourgogne » Ed. Elzévir, Paris 2008. p. 91.
« Traditions populaires du Doubs », Charles THURIET, Ed. Laffitte, Marseille, 1980.
Martin AURELL, op. cité
Il est fils du Comte Roderick de Castille (Rodrigue II).
Selon certains auteurs ce cognomen flatteur était déjà l’apanage de la famille maternelle du Comte de Castille, cf. Cédric PURCELL, Arch. Santiago-Chili et Michel POURCELOT : « Chronologie des POURCELOT », inédit.
On parle alors, pour ce fief, du « Bourg-Vieux des PORCELLETS » , cf. Martin AURELL, op.cité.
Aujourd’hui existe encore dans la cité arlésienne la « Rue des PORCELLETS », cf. Alain POURCELOT, op. cité.
Les PORCELET seront seigneurs du Bourg d’Arles, de Fos, Martigues, Cabriès, Châteauvieux, Lambesc, Roquemartine et Barons du Saint-Empire, Martin AURELL, op.cité.
La dynastie angevine en Sicile a été fondée au XIIIe siècle par Charles d’Anjou, Comte de Provence (et frère de St Louis).
Cf. Alain POURCELOT, op. cité, p. 195 et suivantes.
Cette ville est actuellement dans le département de Meurthe et Moselle.
Cf. Alain POURCELOT, op. cité, p. 108 et suivantes.
« Actes de la Famille PORCELET d’Arles (972-1320) », Martin AURELL, C.T.H.S.  2001.
Plus tard après la chute de St Jean d’Acre (1290) on les connaîtra sous le nom de Chevaliers de Malte.
On peut citer plusieurs chevaliers PORCELET : Rostaing II (1150) – Porcel (1200) – Isarn (1230) ou encore Godefroy (1250).
Plus tard sera cité dans la littérature bourguignonne « Dino RAPONDI » considéré comme le ministre des finances des Ducs de Bourgogne Philippe le Hardi et Jean Sans Peur.
« Actes de la famille PORCELET d’Arles »,  Martin AURELL, C.T.H.S. 2001.
Le mythe aux quatre porcelets est relaté aussi par Charles THURIET, op. cité, page 102 et Alain POURCELOT, op. cité page 56.
Le sautoir (ou croix de St André) évoque le Levant des Croisades et le St patron de la Bourgogne. 
 On peut consulter sur la symbolique animalière du porc : « Une histoire symbolique du Moyen Age occidental », Michel PASTOUREAU, Seuil 2004. Du même auteur : « L’hermine et le sinople », Le Léopard d’or, Paris 1982 et Alain POURCELOT, op. cité , page 35 et suivantes.
 Vers 1340 à propos de l’un d’entre eux, les contemporains ont pu dire : « Jean PORCELET est le plus grand marchand et manieur d’argent du siècle », (Revue suisse d’histoire, 1940). 
 Perrenette BONATE de Salins, l’épouse de Jean II PORCELET appartient à une riche famille “d’Asiniers ” (Lombards de Salins). Il en est de même pour Guillemette MOREL, de Salins, épouse de Guillaume, fils de Jean.
 Les Lombards, dont le célèbre GANDULPHE, n’arrivent qu’après 1270, FOHLEN, op.cité. 
 On note plusieurs alliances avec les LA TOUR, famille noble de Besançon des plus considérables notamment à l’époque de l’épiscopat de Guillaume II de LA TOUR (ca. 1245 – 1268). 
 Au temps du roi de France St-Louis, on parle à Paris de « cet allemand de Comte de Bourgogne » ! 
 Ce statut remonte à la 1ère moitié du XIe siècle avec le Pape Léon IX et l’Empereur Henri III,
cf. Alain POURCELOT, op. cité, p. 222.
 Dans la littérature on parle de « Sa Majesté Césarée » et de « Sa Majesté Catholique » pour traduire la dualité du gouvernement de l’archevêque. 
 En 1253 un état précise que le diocèse comprend 15 doyennés, 26 abbayes, 94 prieurés et 780 paroisses.
 Elle sont ainsi accaparées par quelques grandes familles bisontines et il en ira de même plus tard dans les fiefs ruraux pour l’Office de « Bannelier du Seigneur », cf. Alain POURCELOT, op.cité. 
 « Le Pape et l’Empereur », Georges SUFFERT,  Ed. de Fallois,  Paris, 2003.
 « Histoire de Besançon » Claude FOHLEN, Tome I, N.L.F. Paris, 1964. Dans le même temps les PORCELET d’Arles participent aux conflits intervenant à Marseille ou en Arles et sont notamment concernés par la Croisade albigeoise.
 « Introduction à l’Histoire de l’Occident médiéval », C. VINCENT L.G.F. Paris, 1995.
 Marguerite HENRY-ROZIER parle de « mouvement quasi révolutionnaire » pour la période 1220-1320 : « Franche-Comté », Ed. Lanore, Paris, 1939.
 Parmi les cogouverneurs portant le patronyme singulier, outre ceux cités précédemment, mentionnons : Gui II POURCELOT cogouverneur en 1350 ou Othenin POURCELOT en 1357.
 Les PORCELET sont les banquiers attitrés des puissants NEUFCHATEL et de leurs alliés les MONTBELIARD et les CICON, cf. FIÉTIER : « La Cité de Besançon » et E. CLERC : « Essai sur l’histoire de la Franche-Comté » 
 Edouard CLERC, op. cité. L’établissement de Neufchâteau est souvent mentionné à l’époque d’Humbelot POURCELOT (1372), cf. A.D. Vosges.
 BENEDICTI alias BENOIT, cf.. Dr. JM THIEBAUD « Les cogouverneurs de la cité impériale de Besançon ».
 L’article-particule « Le », inconstant pour les PORCELET de Besançon, veut rappeler « Les » PORCELET d’Arles, considérés comme de grands ancêtres.
 Jean-Tiburce de MESMAY dans « Dictionnaire historique et généalogique des anciennes familles de Franche-Comté » note : « dès 1250 les PORCELET font partie de l’aristocratie comtoise ».
 L’anoblissement par l’Empereur Henri VII aurait eu lieu à l’occasion de la convocation de la Diète d’Empire à Worms, FOHLEN, op.cité.
 FOHLEN, op.cité
 La fortune des BONVALOT assurera plus tard l’ascension des PERRENOT de GRANVELLE.
 « Dictionnaire des gouverneurs de Besançon », J. CARVALHO, B.M. Besançon et A.D.D. 
 L’édifice du XIIIe siècle a été plusieurs fois remanié notamment par les CHIFFLET au XVIe siècle. 
 Analogie avec le « Pont au change » à Paris ! 
 « Le vieux Besançon religieux », Chanoine Antoine MONNOT, Imp. de l’Est, Besançon, 1955. Ce même personnage est nommé « Le POURCELOT de Besançon » en 1396-1406 en tant qu’écuyer de l’hôtel du Comte de Nevers, www.vjfcrvs.fr/Charles VI. 
 La croisade connaîtra un échec retentissant et dramatique face au Sultan Bajazet 1er. La plupart des chevaliers bourguignons seront exterminés ; il n’y aura qu’une vingtaine de prisonniers mis à rançon dont le chevalier Jean POURCELOT ! Cf. par exemple « Histoire Romaine », Laurent ECHARD, Jacques Guérin, Paris.
 « List of the crusaders of Nicopolis »  publié par TAYLOR et FRANCIS.
 « Œuvres de FROISSART », Auguste SCHELER, publié par Biblio Verlag, 1967. 
 La croisade connaîtra un échec retentissant et dramatique face au Sultan Bajazet 1er. La plupart des chevaliers bourguignons seront exterminés ; il n’y aura qu’une vingtaine de prisonniers mis à rançon dont le chevalier Jean POURCELOT ! Cf. par exemple « Histoire Romaine », Laurent ECHARD, Jacques Guérin, Paris.
 Jean-Marie THIEBAUD, op.cité.
 Il a été armé chevalier en même temps que Jean Sans Peur, à la veille des batailles de Nicopolis. 
 « Vesontio », J.J. CHIFFLET, Lyon 1618. 
 « Histoire  des Ducs de Bourgogne », H. de BARANTE, Imp. Le Normant, Paris, 1854. 
 Jacques SOUÈGES dans « Petit Atlas patronymique du Doubs », Ed. Cêtre, Besançon, 1980, note : « En Franche-Comté les noms de famille PORCELET, PORCELOT puis POURCELOT sont des avatars de l’illustre patronyme d’Ugo PORCELETI cogouverneur de Besançon en 1312… ».
 « Les Patois », Albert DAUZAT, Delagrave, Paris, 1946.
 Cf. Alain POURCELOT, op. cité page 25 et suivantes. 
 « Claude POURCELOT, bannelier de la seigneurie de Cicon au XVIIe siècle », Françoise BARTHELET, S.E.D.n°27, 1985.
  Cf. supra. 
 « Délibérations », Arch. Mun. de Besançon, BB2, 1404, f° 159 ; cité en Annexes par Jacky THEUROT « Les populations juives dans le Comté de Bourgogne… » S.E.D. n° 50, 2008.
 Documentation Ministère Institution Publique, Inv. I, 895, 1969. 
 Fief situé dans la vallée de la Saône en amont de Gray. 
 Cf. par exemple Charles THURIET, op.cité. 
 On peut citer pour le XVe siècle : Humbelot POURCELOT, banquier d’Henri de Joinville et du Comte de Vaudémont ; Guillaume POURCELOT de Villers, Premier chapelain de Jean de CHALON à Pontarlier ; Etienne POURCELOT de Lomont, écuyer de Jean de VERGY- maréchal de Bourgogne ; Thierry POURCELOT, lieutenant du bailly de Nancy ; Garnerot POURCELOT, conseiller à la Cour de Brabant ; Guillaume POURCELOT, seigneur de Lavoncourt et bannelier de Neufchâtel ou encore les POURCELOT de Belleherbe, banneliers des Sires de Cicon dans la Franche-montagne. cf. Michel POURCELOT « Chronologie des POURCELOT », inédit et Alain POURCELOT, op.cité.
 Plusieurs notables dénommés POURCELOT présents dans la Franche-Montagne au XVe siècle sont dans la filiation de Guillaume, banquier et chambrier de l’archevêque à la fin du XIVe siècle, tel l’écuyer Étienne POURCELOT de Lomont.
 La médiéviste Catherine VINCENT note à ce propos : « la puissance des clans familiaux aristocratiques se mesure alors à la taille de leur clientèle ».
 Cf.« Les troubles à Damprichard en 1789»  C. MONNERET, Barbizier n° 29, 2005 et Alain POURCELOT, op.cité, p.296 et suivantes. 
 « Claude POURCELOT, bannelier de la seigneurie de Cicon au XVIIe siècle », Françoise BARTHELET : S.E.D. n°27, 1985. 
 A. ESTIGNARD : « Le parlement de Franche-Comté, de son installation à Besançon à sa suppression (1674-1790) » Picard, Besançon, 1892
 «Le monde parlementaire bisontin au XVIIIe siècle », Maurice GRESSET, S.E.D. n° 49, 2007.
 Au sommet on trouve les magistrats supérieurs aux fonctions anoblissantes.
 Cf. Alfred. BOUVERESSE : « de Cicon…à La Grâce-Dieu », Imp. Marcel Bon, Vesoul, p. 41.
 « Grand Armorial de France pour la Bourgogne ». 
 Nous avons utilisé des documents familiaux aimablement mis à notre disposition par Françoise BARTHELET et Claude MAIGRET, généalogistes, membres de la  S.E.D. et de l’Académie de Franche-Comté.
 Cet avantage est mentionné dans les actes notariés !
 Lors de la vente des « Biens nationaux » quinze ans plus tard, les immeubles les plus cossus de la Grande rue à Besançon ne dépasseront pas 40 000 livres, tel l’hôtel de l’archevêque.
 « Les cogouverneurs de Besançon », Dr. Jean-Marie THIEBAUD, op.cité.
 À l’occasion de la vente de l’hôtel de la Grande rue, Jeanne-Marguerite Comtesse de La BAUME excipe de ses titres :  « Dame de Cicon, Vennes et Passonfontaine » qu’elle tient des RYE et des GRANVELLE ! Notons qu’elle traite avec l’avocat L.C.B. POURCELOT qui se dit volontiers « de Passonfontaine ». Cf. Acte VIGUIÉ, notaire à Besançon, 1776.
 Notons cependant que le groupe des avocats est nettement plus proche des “idées nouvelles” et va fournir fréquemment le “personnel de la Révolution”, cf. ROBESPIERRE, DANTON, CAMBACERES…  
 Cf. Françoise BARTHELET « À propos du cahier de doléances de Vauclusotte et d’un député du Tiers-état », S.E.D.n° 31, 1989.
 Vauclusotte est le pays de sa famille maternelle les DE VILLIERS dont fait partie le notaire à l’époque de la Révolution.
 Ce domaine est dans la famille depuis 1481 ; il est vendu 18 000 livres au clan JACQUIN en 1777.
 Certains éléments architecturaux ou décoratifs de la Maison POURCELOT à Vauclusotte sont inscrits à l’I.S.M.H.
 Cf. Françoise BARTHELET, op.cité, et Claude MAIGRET (inédit). 
 Cf. La Genève des Lumières in « Histoire de Genève », Paul GUICHONNET, Payot, Lausanne, 1974. 
 « Histoire de la persécution révolutionnaire dans le département du Doubs », Jules SAUZAY. 
 Il s’agit du « Mouvement de la Petite Vendée » qui s’est développé sur le plateau du Haut-Doubs entre Sancey et Bonnétage. 
 Ils sont libérés le 12 août 1794. 
 Il fait partie des 35 avocats inscrits auprès de la Cour. 
 Après la destitution par Louis XVIII du préfet du Doubs Jean DEBRY ancien conventionnel et régicide de surcroît. 
 « Histoire de Besançon », Claude FOHLEN, Tome II, N.L.F, 1965. 
 Arrêté du Comte de Scey du 18 mars 1815.
 « Histoire de Genève », Paul GUICHONNET, Payot, Lausanne, 1974.
 Il est le père de seize enfants et son épouse Jeanne-Ferdinande de CORDUAN leur dira avec sagesse : « je ne désire pas pour vous de grandes places ; on y est trop exposé », cf. F.BARTHELET, op.cité.
 Il n’en démissionne qu’en 1829 sous Charles X, à la mort de son épouse.
 « La vie et l’oeuvre du Docteur Charles BORNE (1830-1913), Jospeh PINARD, S.E.D. n°44, 2002.
 Il est élu aux Sénatoriales de 1903 contre le candidat de la droite : le Marquis de MOUSTIER, cf. « La carrière politique locale d’Alfred RAMBAUD », Joseph PINARD, Académie de Franche-Comté  n° 193, 1998-1999. http://www.vjfcrvs.fr/Charlesshapeimage_2_link_0